Le carré magique de Nicholas Kaldor

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carre magiqueIntroduction :

Le carré magique, inventé par Nicholas KALDOR (1908-1986),  permet de définir les 4 grands points de la politique économique d´un pays.

A la croisée des chemins entre économie réelle et économie financière, le carré magique, inventé par Nicholas KALDOR (1908-1986), économiste britannique du courant post-keynésien, permet de définir les grands points de la politique économique d´un pays.

En 1960, l’économiste britannique Nicholas Kaldor a imaginé de représenter par une figure géométrique simple l’objectif de croissance équilibrée.


Cette représentation initialement destinée à facilité la présentation des « performances » des économies de l’OCDE a connu un vif succès et elle est désignée par l’expression de “carré magique” pour souligner combien la réalisation simultanée des 4 objectifs tient de la magie.

 

Utilité

C´est une représentation graphique des quatre grands objectifs de la politique économique conjoncturelle d’un pays que sont :
* la croissance,
* le taux de chômage,
*l’équilibre extérieur de la balance commerciale
* et la stabilité des prix (inflation)

carre magique
C’est en rejoignant les quatre points, qu’on obtient un quadrilatère qui représente alors d’autant mieux une situation économique favorable que ce quadrilatère est proche d´un carré.

En reliant les quatre points situés sur chacun des axes, on obtient un quadrilatère : plus la surface de celui-ci est grande, plus la santé économique du pays considéré est importante. Précision importante néanmoins : les échelles du taux d’inflation et du taux de chômage doivent être inversées, les objectifs étant d’atteindre 0% sur chacun de ces axes (voir ci-dessus un exemple).

Depuis les années 1990, les économistes ont décidé d’ajouter un 5 élément, faisant apparaître un pentagone : la soutenabilité de la dette

Les objectifs du carré

La faible inflation

Stabiliser les prix c’est éviter l’inflation et éventuellement la déflation.
Si cet objectif a longtemps été moins surveillé que le plein emploi c’est parce qu’en économie fermée, l’inflation n’a pas les mêmes conséquences observables qu’en économie ouverte. La compétition internationale impose de réduire l’écart d’inflation avec les principaux partenaires commerciaux pour éviter de perdre des parts de marché.


Au plan interne l’inflation ne touche pas les différentes composantes de la population de la même manière : les titulaires de revenus fixes (les rentiers dont les retraités) et plus généralement les préteurs comme les banques, sont affectés négativement, en revanche ceux qui peuvent emprunter et avoir un salaire par exemple indexer sur les prix sont gagnants. Les papy boomer ont par exemple énormément gagnés comme cela.

 

La construction de l’Union économique et monétaire a fait de la lutte contre l’inflation le seul objectif assigné en permanence à la Banque centrale européenne. Toutefois même si elle souhaite réduire le chômage elle ne doit jamais le dire pour des raisons d’efficacité car elle est plus efficace si les gens pensent qu’elle ne va pas le faire mais fait quand même que si les gens pensent qu’elle va faire quelque chose et le fait.

L’objectif macroéconomique en matière d’inflation se formule, et se mesure, dans les termes d’une valeur-cible de l’indice général des prix, exprimée en pourcentage de hausse annuelle de celui-ci. Dans le cas de la zone euro, la cible est fixé à 2% qui sont considéré scomme le taux idéal, ainsi lorsque le taux d’inflation observé se rapproche de ce seuil, la BCE doit prendre des mesures de politique monétaire pour réduire la croissance de la masse monétaire afin de ne pas alimenter les tensions inflationnistes.

Taux d’inflation France (indice des prix à la consommation)

 

inflation france 2015

Source : INSEE

Le plein emploi

Par « plein emploi » il faut entendre le taux de chômage le plus faible possible, parce que le taux de chômage ne peut pas être nul.


Il y a en permanence des destructions et des créations d’emplois et le passage des uns aux autres n’est ni automatique ni immédiat. Les structures de l’appareil productif et les institutions qui organisent le fonctionnement du marché du travail se traduisent par des rigidités plus ou moins importantes qui expliquent la présence permanente de décalages entre l’offre et la demande de travail.


Le taux de chômage incompressible est souvent désigné comme « taux de chômage structurel ».

Vouloir avoir le plein emploi c’est chercher à rapprocher le taux de chômage effectif du taux de chômage structurel et essayer de réduire ce dernier autant qu’il est possible de le faire.

Le saviez-vous?

Certains responsables politiques ont parfois évoqué la possibilité d’inscrire le “droit au travail” dans une nouvelle déclaration des droits de l’homme (préambule de la Constitution de 1946).


Dès 1945, dans la Charte des Nations Unies, les États membres se sont engagés à agir, ensemble et individuellement, en vue de réaliser le plein emploi dans leurs économies respectives.


En 1992 le Traité de Maastricht en son article 2, donnait pour mission à la Communauté européenne de « promouvoir […] un niveau d’emploi élevé ».


Le Federal Reserve Act, modifié en octobre 1978, définit ainsi la mission de la Banque de réserve fédérale (FED) des États-Unis d’Amérique : « Maintenir en moyenne une croissance des agrégats monétaires et de la quantité de crédit compatible avec le potentiel de croissance de la production, de manière à tendre vers les objectifs suivants : un taux d’emploi maximum, des prix stables et des taux d’intérêt à long terme peu élevés. »


Si l’objectif de plein emploi est affiché par tous les gouvernements c’est pour des raisons sociales (prendre en compte le sort de ceux qui veulent travailler) et économiques (ne pas utiliser tout le travail disponible c’est du gaspillage et une perte de bien être collectif).

Nombre de demandeurs d’emplois France métropolitaine.

demandeurs emplois cat A

Source : DARES

En France (y compris Dom), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 850 900 pour la catégorie A (+1,1 % sur un mois, +3,5 % sur un an) et 5 740 600 pour les catégories A, B, C (+0,2 % sur un mois, +5,3 % sur un an).

L’équilibre des importations / exportations ou la balance commerciale

Une balance commerciale positive signifie que le pays exporte plus de biens et services qu’il n’en importe : on parle alors d’« excédent commercial » ou de « balance excédentaire ». Quand elle est négative, on parle de « déficit commercial ».

La mesure de la balance commerciale peut être problématique, cela est dû à la difficulté de l’enregistrement de l’ensemble des données commerciales. Une illustration de ce problème est la suivante : quand l’ensemble des déficits et excédents commerciaux sont additionnés, il apparaît que le monde enregistre un excédent commercial avec lui-même, de quelques points. Cela ne peut être le cas, car l’ensemble des transactions correspondent soit à un crédit soit à un débit dans le compte de chaque pays et doivent de ce fait s’équilibrer. Une explication à ce phénomène peut résider dans les transactions pour laver l’argent sale, ou d’autres problèmes encore.

Si ni l’excédent ni le déficit commercial ne sont dangereux pour une économie nationale, ils peuvent cependant être le signe et la cause d’autres problèmes économiques (en cas de déficit : faiblesse de l’industrie, sur-évaluation de la monnaie favorisant les biens importés par rapport à la production indigène ; ou, inversement en cas d’excédent, sous-consommation ou sous-évaluation de la monnaie permettant aux étrangers d’acheter à bas prix l’outil industriel du pays).

Pour évaluer la situation d’un pays par rapport au reste du monde (évolution de l’épargne et de l’endettement, part de capital détenue par l’étranger ou au contraire à l’étranger…), la balance commerciale ne suffit pas : elle est une composante de la balance courante, elle-même partie de la balance des paiements. Ainsi par exemple un pays très touristique peut avoir une balance commerciale déficitaire et une balance courante positive (si les dépenses des touristes payent plus que l’excès d’importations sur les exportations).

Les relations économiques entre résidents du pays et les pays étrangés influencent l’équilibre macroéconomique. Le solde des transactions courantes se traduit par des entrées ou des sorties de devises. Ces mouvements affectent les réserves de change et la formation du taux de change. Lorsque la valeur des importations dépasse celle des exportations (déficit commercial) la monnaie nationale est moins demandée et son prix (en monnaie étrangère), que les économistes appellent son taux de change, va baisser.

Cela rend plus coûteuses les importations si elles sont payées en monnaie étrangère et à l’inverse cela réduit la recette tirée des exportations. Les résultats des résidents qui échangent avec des non résidents se détériorent.

solde commerce exterieur en france 2015

Les facteurs qui peuvent influencer la balance commerciale sont les suivants :

rien que son équilibre diverge

Point de vue du libre-échange

 

Un échange commercial est mutuellement profitable aux partenaires, et implique un enrichissement pour les deux ; les mots « excédent » et « déficit » sont donc inappropriés dans la mesure où ils sous-entendent respectivement un enrichissement et un appauvrissement. Ils sont apparus dans le cadre du mercantilisme, doctrine selon laquelle il est préférable d’exporter des biens (acquisition de monnaie contre des biens) plutôt que d’en importer2. Ils ont subsisté par tradition et par persistance de la doctrine mercantiliste (notamment via le keynésianisme).

 

À noter que, pour Frédéric Bastiat, le déficit diminue en période de récession et augmente en période d’expansion.

Point de vue protectionniste

 

Le déficit de la balance commerciale est un problème pour l’économie de l’État, il crée du chômage. Il faut y remédier en menant une politique publique de protectionnisme.

L’équilibre des finances publiques.

 

Si il est impossible qu’un gouvernement prélève durablement plus qu’il ne dépense sauf à utiliser la planche à billet (donc faire de l’inflation), un déficit budgétaire durable et important devient un handicap. En effet l’État finit par faire de la dette pour payer l’ancienne dette.


Comme il faut bien financer le déficit les gouvernements concernés doivent emprunter ce qui signifie qu’ils doivent payer des intérêts.


Si le taux de croissance du PIB est inférieur au taux d’intérêt, la dette publique augmente mécaniquement (inversement, si le taux d’intérêt est inférieur au taux de croissance du PIB, la dette diminue automatiquement).

Politiquement le traité de Maastricht et le traité d’Amsterdam imposent aux gouvernements de la zone euro de respecter des seuils fixés pour l’ensemble des administrations publiques respectivement à 3% pour le rapport du déficit public au PIB et 60% pour le rapport de la dette publique au PIB.

le_budget_2014_le_tableau_de_bord

La croissance

Parce que la croissance économique mesure l’augmentation durable du PIB par habitant elle est la condition de l’amélioration du niveau de vie si les prix augmente moins vite que le PIB.

Ainsi c’est la croissance du PIB réel (le pouvoir d’achat du PIB) qui est recherchée. Un niveau de vie plus élevé élargit les choix des consommateurs et autorise des modifications du mode de vie. En effet en montant cela ne représente rien car la seul le pouvoir d’achat compte. De plus de nombreux critères sur la mesure de la croissance sont sujets à débat. En effet il est facile d ‘afficher une croissance fort en soldant ces biens(destruction forets, pollution des lacs etc).

Un survol rapide des sources de la croissance montre que l’intervention publique peut contribuer à en augmenter le rythme.


Pour produire plus il faut utiliser plus de travail et plus de capital, on parle dans ce cas de croissance extensive. Les pouvoirs publics peuvent influencer la quantité et la qualité du travail disponible en modifiant la législation sur le temps de travail. Ils peuvent former directement du capital (investissements publics) et soutenir l’investissement des entreprises (taux d’intérêt faibles, subventions…)


Une autre manière d’augmenter la production consiste à améliorer l’efficacité du travail et du capital, on parle alors de croissance intensive (agir sur la productivité du travail et du capital). Les gouvernements peuvent conduire des politiques de formation, soutenir les dépenses de recherche développement, et l’innovation.


Toutes les études récentes montrent l’influence déterminante des investissements publics (éducation et infrastructure), des investissements privés en particulier en technologie de l’information et de la communication (TIC), des structures favorisant la mobilisation de l’épargne et de la stabilité des prix. Voir l’article consacré aux théories de la croissance endogène


Mais il s’agit des déterminants structurels de la croissance.


Les pouvoirs publics peuvent aussi souhaiter agir sur les évolutions conjoncturelles en pratiquant des politiques de relance en cas de récession ou de stabilisation quand l’inflation devient excessive.

De plus le niveau de redistribution en fonction des populations fait grand débat.

 

Une variante avec une 5 eme branche

Depuis les années 1990, les économistes ont décidé d’ajouter un 5e élément, faisant apparaitre un pentagone : la soutenabilité de la dette, qui ne se réduit pas aux simples critères de convergence (déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB et dette publique inférieure à 60 % du PIB).

Magique le carré, mais pourquoi ?

Ce carré est qualifié de « magique » car, selon Kaldor, il est impossible de réaliser ces quatre objectifs simultanément. En effet, par exemple, selon la courbe de Phillips (voir un autre de mes articles), il n’est pas possible d’avoir en même temps un taux de chômage et un taux d’inflation faibles, ces deux attributs étant négativement corrélés. La croissance et le chômage sont par contre corrélés positivement tout comme la désinflation et l´équilibre budgétaire.

Politiquement important

Politiquement le carré magique est très important, car il permet de voir qui est le grand gagnant en politique. Durant les Trente Glorieuses, par exemple, l’objectif principal de la RFA était de maintenir une inflation basse, alors qu’en France la croissance et l’emploi étaient les principaux objectifs. Maintenant on ne veux surtout pas trop d´inflation. Cela va donc avantager une certaine catégorie de population au détriment d´une autre.

Gouverner, c’est choisir. Dans une démocratie, les pouvoirs publics sont au service des intérêts exprimés par les citoyens à l’occasion des élections. Le pouvoir politique s’efforce normalement d’agir conformément à cette expression en transformant les souhaits individuels en projet collectif. Il faut que la population active soit employée avec un taux d’emploi élevé et un taux de chômage faible, il faut aussi que le niveau des prix n’augmente pas trop vite.

C’est également un choix politique. En théorie la droite serait toujours pour la lutte contre l’inflation . La gauche préférant la lutte contre le chômage.

Conséquence d´une faible inflation :

Comme pour l’État et les ménages, la faible inflation est une mauvaise nouvelle pour les entreprises endettées. Difficile aussi, même pour celles qui ont peu de dettes, de maintenir leur profitabilité si leur chiffre d’affaires stagne, du fait de prix de vente en berne. «Les entreprises hésitent alors à investir et embaucher», conclut Philippe Waechter, d´où l’impossibilité d´avoir les deux éléments que sont travail pour tous et inflation faible simultanément. Cette faible inflation par contre avantage énormément les rentiers (force politique importante,car les rentiers sont souvent des retraités). Je dis que les rentiers sont souvent des retraités, car pour avoir une rente il faut un capital et pour le créer cela demande souvent ud temps. La balance commerciale est elle plutôt correcte.

 

Conséquence d´une forte inflation :

L’inflation engendre principalement : la hausse des prix et l’augmentation des taux d’intérêt (qui décourage l’investissement). Ceci influe sur la valeur de la monnaie (dépréciation de la monnaie), donc en terme d’échange, on paie les importations avec plus de monnaie et les exportations rapportent moins. On a alors un déficit de la balance commerciale. En général il y a croissance et baisse du chômage.

Taux de chômage / taux d’inflation et croissance:

Plus il y de l´inflation plus il y a de la croissance ou inversement, plus il y a de la croissance plus les prix augmentent. Comme vous en avez surement entendu parler s’il y a de la croissance il faut recruter, et qui dit recruter dit baisse du taux de chômage.

Inflation :les gagnants

Avec une inflation forte comme autrefois, les salariés sont très avantagés, car l’inflation n’est pas une mauvaise chose. Elle permet d’alléger le fardeau de la dette et du déficit publics ainsi que celui des ménages, d’entraîner les salaires, donc de redonner un certain pouvoir de négociation aux salariés et de transférer la richesse des épargnants vers les emprunteurs, des vieux vers les jeunes.

Inflation : les perdants

Les rentiers et les propriétaires, c´est-à-dire en général les personnes d´un certain âge sont lésées. Notez que la retraite est une rente.

Les incompatibilités du carré:

Une période d’expansion forte est généralement inflationniste et le chômage est faible, inversement une période de récession est caractérisée par un taux de chômage important et normalement par une faible inflation. Il est arrivé cependant que la conjoncture se traduise par une combinaison d’un taux d’inflation élevé et d’un taux de chômage lui aussi important : on parle alors de stagflation.

 

Croissance et emploi

La liaison est d’abord une simple multiplication, la production pouvant être calculée comme la multiplication du nombre d’heures de travail employé et de la productivité par heure.


Si en une heure de travail la production réalisée vaut 10 euros et que le volume de travail employé représente 100 heures, alors la production vaut 1000 euros.


En théorie une croissance du PIB de 2% entraîne une augmentation de l’effectif employé équivalente soit 2% avec une productivité horaire et une durée du travail inchangées.

En réalité le lien n’est pas aussi évident parce que la productivité du travail dépend de l’intensité du travail et que celle-ci varie avec la croissance de la production. De plus au delà d’un certain nombre d’heure un salarié devient moins productif par heure (fatigue).

Il y a également un cycle de la productivité. Quand le taux de croissance du PIB diminue, les entreprises n’ajustent pas immédiatement les effectifs, elles font varier la durée du travail (heures sup, intérim et embauche) et plus rarement l’intensité du travail . En effet, quand il y pas de clients l’entreprise préfère souvent licencier mais elle souhaitent souvent garder une productivité haute( le temps c’est de l’argent), mais productivité par travailleur va quand même un peut diminuer. Inversement en situation de reprise, les entreprises n’augmentent pas immédiatement l’emploi.

Dans un premier temps elles utilisent les employés plus longtemps et plus intensément (souvent en investissant dans de l’équipement), la productivité par travailleur augmente. Il y a ainsi un décalage temporel entre l’évolution de la production et celle de l’emploi.
Si pour répondre à une variation de la demande de produits les entreprises peuvent faire varier l’emploi, elles peuvent aussi choisir d’utiliser plus de capital.

Parce que à court terme le prix du capital et sa productivité ne changent pas beaucoup, et que la substitution du capital au travail dépend des prix réels relatifs (le salaire et le prix des équipements sont corrigés par les productivités) des deux facteurs de production, les évolutions du salaire nominal, du niveau général des prix (inflation) et de la productivité du travail viennent perturber la relation entre production et emploi.


Il ne suffit pas que la production augmente pour que l’emploi augmente.


Enfin, la mondialisation de la production se traduit souvent par des délocalisations qui affaiblissent davantage le lien entre croissance du PIB et emplois (sur le territoire national).

relation salaire inflation

 

L’évolution de l’emploi ne détermine pas directement celle du chômage.

Le chômage est la différence entre le nombre d’emplois et la population active (ceux qui ont un emploi et ceux qui en cherchent un).


L’emploi c’est la demande de travail adressée par les entreprises au marché du travail sur lequel se présentent les actifs qui font une offre de travail. C’est pour cette raison qu’il y a un « marché du travail » .


La population active n’est pas entièrement exogène, son évolution dépend aussi de la conjoncture. Lorsque le chômage est très important certains travailleurs sont découragés et se retirent du marché du travail ou sont expulsé des statistiques, l’activité diminue ce qui réduit d’autant le chômage mesuré ; on parle alors de flexion de l’activité. Quand la croissance devient plus forte, ces travailleurs découragés reviennent sur le marché du travail, le taux d’activité augmente, et le chômage ne diminue pas autant qu’il le devrait.


Un emploi en plus ce n’est pas forcément un chômeur en moins.

Croissance et inflation

L’inflation c’est l’augmentation auto-entretenue du niveau générale des prix, en d’autres termes combien vous payez en plus pour acheter la même chose.


La destruction créatrice (apparition et disparition d’activités productive) qui résulte des innovations (de produit, de procédé ou organisationnelle) bouleverse le système des prix.

Encore que; je vous invite à voir mon article sur les robots.

Tous les prix sont instables puisqu’ils traduisent les tensions entre offres et demandes des biens et des services.Il suffit d’une mauvaise saison, d’une pénurie artificielle (langage professionnel pour dire édition limité) et le prix grimpe.

Offre_et_demande


En plus de cette déformation du système de prix, l’observation montre que le niveau général des prix calculé comme un indice pondéré de l’ensemble des prix évolue lui aussi. Ainsi depuis la seconde guerre mondiale l’indice des prix augmente chaque année, plus ou moins, sauf dans les périodes de récession fortes (celles-ci ont été très rares).


Il y a donc un lien positif entre croissance du PIB et taux d’inflation.
La croissance économique peut faire naître des tensions sur l’utilisation des ressources productives, le travail bien sûr mais aussi les matières premières et l’énergie (écologie). Ces tensions induisent l’augmentation du salaire nominal et des prix des produits de base (exemple raréfaction du pétrole). Pour les salaires nominaux il faut ajouter qu’en période de croissance le chômage est faible et les salariés sont en position de force pour négocier les augmentations. On parle alors d’inflation par les coûts.
Mais la croissance économique peut aussi être à l’origine d’une inflation par la demande. La croissance de la production c’est aussi la croissance des revenus et cela autorise une augmentation de la demande de produits. La population peut aussi augmenter, il faut donc faire attention aux valeurs brutes ou aux valeurs par habitant. Cette dernière peut aussi être alimentée par le canal du crédit (création de monnaie par les banques). Si l’offre réagit avec retard parce toutes les capacités de production sont employées les prix des produits vont augmenter.

inflation causes

Il est essentiel de comprendre que si la demande et les coûts peuvent être des sources d’inflation, la condition nécessaire pour que l’inflation se manifeste est l’augmentation de la quantité de monnaie en circulation (la masse monétaire). Pour cela la création de monnaie par le crédit est très efficace.

Inflation et chômage

C’est à la fin des années 1950 que Nicholas Kaldor choisit de représenter les performances économiques par le « carré magique » et qu’il présente ce qu’il appelle « les six faits stylisés de la croissance » .

L’observation des fluctuations du taux de croissance permet de vérifier que le taux de chômage diminue et l’indice des prix augmente quand la croissance économique s’accélère (expansion) et inversement, le ralentissement de la croissance économique s’accompagne d’une augmentation du taux de chômage et d’une réduction de l’inflation.

Au début des années 1960 la « courbe de Phillips » établit une relation statistique négative entre le taux de croissance du salaire nominal et le taux de chômage. Quand le chômage est faible, les salaires nominaux augmentent rapidement et inversement, un chômage élevé ralentit l’augmentation des salaires nominaux. La relation est vite transformée en remplaçant la croissance des salaires nominaux par celle des prix. La courbe de Phillips devient une relation « inflation-chômage » pouvant être interprétée comme un choix : plus de chômeurs pour avoir moins d’inflation ou plus d’inflation pour avoir moins de chômeurs. Cette relation a joué un rôle très important dans la définition des politiques .

La politique économique conjoncturelle devient simple puisqu’il faut choisir entre deux objectifs : la croissance inflationniste assurant le plein emploi et la stabilité des prix mais avec une croissance insuffisante pour garantir le plein emploi.

Les gouvernements pouvaient alors mener des politiques de stabilisation (stop) et des politiques de relance (go). Parce que la relation inflation-chômage donne des arguments aux défenseurs du rôle de l’Etat comme pilote de l’économie, elle a donc été particulièrement discutée.

Si tous les économistes sont d’accord pour dire qu’à long terme il n’y a pas de relation de Phillips (le niveau de production de plein emploi ne dépend ni du niveau des prix ni de sa variation) en revanche pour le court terme la question n’est pas tranchée.

Croissance potentielle et chômage d’équilibre

Puisque la croissance économique est rendue possible par l’augmentation des effectifs, du stock de capital et de la productivité du travail et du capital, il existe un taux de croissance pouvant être déduit par le calcul à partir de l’évolution des effectifs (corrigés de la durée du travail), des investissements (corrigés par le degré d’utilisation des équipements) et des productivités.


Cette croissance théorique est la croissance potentielle.

Il est possible de dégager statistiquement la tendance de l’évolution du PIB. Cette croissance tendancielle est assimilable à la croissance potentielle. Bien entendu, le PIB effectif s’écarte du PIB potentiel sous l’effet des chocs de demande et d’offre subit par l’économie. L’écart entre croissance potentielle et croissance effective est la composante conjoncturelle de la croissance.


Pour illustrer voici deux estimations de l’écart de production (output-gap) qui sépare la croissance effective et la croissance potentielle et pour en savoir plus sur cette notion de croissance potentielle et son utilisation pour expliquer le chômage .

Écart de production de l’économie française

ecart de production

Source : L’économie française – 2004-2005, INSEE

France depuis 1975

écart entre croissance effective et croissance potentielle

Source : données des Perspectives économiques de l’OCDE, écart entre croissance effective et croissance potentielle (output-gap)

Le fonctionnement de l’économie entraîne en permanence des créations et des disparitions d’entreprises donc d’emplois ce qui entraine un chômage frictionnel qui correspond à un « chômage de plein-emploi » (pour la France ce taux de chômage incompressible est proche de 7%). Cela représente le fait que quoi que l’on fasse, il y toujours des chômeurs(par exemples jeunes fraichement sorties de l’école, les personnes entre deux emplois)


L’écart entre le taux de chômage effectif et le taux de chômage frictionnel, est un chômage sur lequel il est possible d’agir. Il contient deux composantes : une partie cyclique dépendant de la conjoncture et une partie relativement stable. Le chômage conjoncturel s’ajoute ainsi au chômage structurel.


Le taux de chômage structurel est le taux de chômage qui existerait en l’absence de chocs conjoncturels (dans ce cas il contient le taux de chômage frictionnel). Il est directement lié au taux de croissance du PIB potentiel ou tendanciel.
C’est ici qu’interviennent les distinctions entre taux de chômage structurel, taux de chômage naturel et taux de chômage d’équilibre présentées et résumées par ce schéma.

chomage causes

Croissance et équilibre des transactions courantes.

La politique économique dans un pays qui participe à un système de change fixe peut se heurter à des difficultés extérieures qui peuvent être importantes .


C’est le cas lorsque la croissance économique s’accompagne d’une augmentation des importations qui n’est pas compensée par celle des exportations. Cela correspond à une spécialisation de l’appareil productif qui n’est pas bien adaptée à la demande intérieure (il faut importer pour satisfaire cette demande) ou/et à la demande extérieure. Cela peut être le cas si le pays ne produit pas une ressource essentiel (pétrole) alors qu’il utilise fortement la voiture. L’augmentation de déficit de la balance extérieure se traduit par des sorties de devises, le gouvernement doit défendre le niveau du taux de change en procédant à des ventes de devises contre sa monnaie. Quand cela n’est plus possible parce que les réserves de change sont vides, il faut procéder à une dévaluation et adopter un nouveau taux de change. Ceci uniquement en système de change fixe.


En acceptant de participer au Système Monétaire Européen la France s’est imposée l’obligation de défendre la valeur du franc relativement aux autres monnaies du système en particulier le mark allemand. L’expérience de la politique de relance conduite en 1981 a montré qu’une augmentation importante de la demande des ménages soutenue par une augmentation des dépenses publiques entrainaient une nette dégradation du solde extérieur.


Par ailleurs, quand les capitaux peuvent circuler librement d’un pays à l’autre, ce qui est le cas pour la France depuis l’abandon du contrôle des changes il est impossible de conduire à la fois une politique monétaire « autonome » et une politique de change fixe .


On doit à Robert Mundell une représentation schématique de ce triangle d’incompatibilité.

triangle d incompatibilité robert mundell

Limites

La réussite simultanée de ces 4 objectifs serait impossible, et relèverait d’une sorte de quadrature du cercle, d’où le caractère magique du carré. Dans la pratique, on serait donc contraint de hiérarchiser ses objectifs et le carré ressemblerait à tout sauf un carré.

Le seul exemple de la RFA de 1949 à 1989 suffit a démontrer : gouvernée par les principes de l’ordo-libéralisme, la RFA a alors réussi à concilier forte croissance, chômage faible, inflation maîtrisée et excédent de la balance courante. Ce n’est que lorsqu’elle s’est écartée de ses principes qu’elle a pu connaître, à partir des chocs pétroliers, de moins bonnes performances, mais qui ne remettent pas en cause le fait que la carré n’a rien de magique. Notons toutefois qu`à la chute du mur, le pays était pauvre.

Conclusion

Le carré magique est un concept très intéressant et parfois il a été emprunté dans les jeux de gestion pour simuler la difficulté de la gestion d’un pays. En effet, il est quasiment impossible d´avoir toutes les statistiques dans le vert bien qu´il soit possible de s´en approcher.

Un générateur de carrés

http://www.ses.ac-versailles.fr/extras/bd/carre/carre.html

Le seul livre sur le sujet:

Economie et instabilité

Un travail  original fait par moi

sources

 

si quelqu’un trouve le livre original dans lequel kaldor fait référence au carré je suis preneur

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