Crowdfunding: abus et faille du système ?
Il fallait s’y attendre au vu de l’engouement actuel pour le financement participatif: les premiers doutes apparaissent quant à la « loyauté » des emprunteurs.
Que ceux qui avaient une vision idyllique de la chose arrêtent, le crowdfunding, quelque soit sa forme, est surtout une affaire de business. Le reste n’est que présentation.
Pas étonnant que certains en profitent pour contourner (voir détourner) le système. Exemples récents :
En moins de 3 semaines, Unilend vient d’avoir 3 abandons de prêts (qui plus est de bonnes signatures) pourtant dûment financés. Pas d’explications officielles, mais on peut se demander si la demande de financement n’a pas servi à la mise en concurrence d’une autre source de financement. En effet unilend fonctionne sur l enchère alors que d´autres fonctionnent en taux fixe déterminé au départ. A défaut d’obtenir un niveau de taux meilleur, abandonner le projet participatif est la porte de sortie rêvée…..Agaçant mais aux conséquences limitées pour l’investisseur.
Pire: certaines entreprises multiplient les demandes de financement en présentant leur projet sur plusieurs plateformes. C’est le cas de Cep d’Argent (Unilend + Finsquare) et de Syldy Consulting (Unilend + Prêt Up).
S’il s’agit d’une mise en concurrence et/ou d’une diversification des sources de financement, alors ok.
Toutefois, la rapidité de mise en place des prêts étant un argument commercial de toutes les plateformes, on est alors en droit de se demander s’il ne s’agit pas d’une faille exploitée par certains. Les ratios financiers déterminants l’octroi du prêt et son taux étant viciés (ce qui fait généralement foi, c’est la liasse fiscale de l’exercice N-1), le danger est réel. Cela rappel les histoires de personnes qui vont contracter en une semaine 10 crédit á la consommation de 10 000€ chacun avec un revenu de 2000€ et qui finissent en surendettement. Sauf qu´une société à une responsabilité limitée, si elle est bien faite.
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